samedi 28 novembre 2009

un mur

Etant donné un mur, que se passe-t-il derrière ?
Jean Tardieu
Cité dans l'ouvrage de Georges Perec, Espèce d'espace, Galilée, 2000

Investir la ville, interagir avec la configuration du lieu, créer des petites histoires en relation avec celui-ci, initier des petits détonateurs de sens ... telles étaient ici les premières intentions des étudiants.
Le sociologue américain Erving Goffman parle de la ville comme théatre dont nous serions les acteurs plus ou moins volontaires. Nous voulions initier nos premiers outils d'observation en partant de cette thématique. si dans les propos du sociologue, le théâtre est une métaphore au service de son outillage intellectuel, nous, nous le prenons au sens propre. C'est la situation urbaine, ses caractéristiques singulières qui serviront de trame à nos expressions libres. Nous nous sommes emparés de quelques lieux pour y jouer la comédie.
Que dire de cette étrange place publique entourée de petits logements collectifs ? Et de ce mur dans lequel se découpent des cadres qui redoublent la lecture de la ville?
Nous avons imaginé que ces cadres pouvaient être la métaphore de petits intérieurs domestiques. Des mots, des expressions, des formules étaient lancés. Les étudiants avaient moins d'une minute pour mimer une relation de voisinage avec le mur comme médiateur qui tient toujours l'autre à bonne distance.
La question de "l'équilibre" fut également posée ce qui nous invite à réfléchir sur la géométrie du lieu.
Toutes ces intentions étaient une façon de s'emparer de l'espace public et de le mettre en scène avec quelques hypothèses de travail.
Ce micro théâtre urbain permet la mise en place d'une expression simple et rapide qui décale légèrement le regard que l'on porte habituellement sur ces lieux.
Nous ne savons guère à l'avance ce que cela va déclencher, ni d'ailleurs nous ne pouvons préméditer d'un résultat quelconque.
D'autres dispositifs s'enchainent. C'est le cas de notre questionnement sur l'espace réduit, le confinement. C'est en augmentant voir en saturant cette impression que cette question dans l'espace urbain apparait comme primordiale. Ainsi, par le biais du groupe, nous nous rapprochons au maximum les uns des autres afin d'en réduire l'espace. Le cadre de la photo masque les limites. Cette situation devient énigmatique. L'espace urbain est envisagé ici comme un piège, une voie sans issue ... oups !
merci aux étudiants, c'est une belle amorce de travail ...
merci à Claunde Lothier, notre second guide et photographe (également caméraman)

mercredi 25 novembre 2009

Petit théâtre urbain (suite)





concentration inattendue

Quelle étonnement lorsqu'un passant faisant un trajet surement quotidien, voit celui ci troublé par un drôle de rassemblement se réapropriant la fonction initiale de cet espace public.


Petit théâtre urbain





ATTENTION, ATTENTION, à l'attention des participants,
Voici les toutes premières publications de la journée exceptionnelle du jeudi 19 novembre
de la part de claude Lothier

vendredi 13 novembre 2009

voici les trois axes qui vont définir le travail et l'approche des étudiants :

PARTIE 1: "Performing The City" (en référence au mouvement des années 70)
PARTIE 2: "Disturb The City" '(en référence à Luc Moullet)
PARTIE 3: "Looking The City" (en référence aux travaux de William H.Whyte, les espaces publics à New York)

Allez au TAF maintenant !
MM
voici un premier texte de référence qui donne la façon dont nous aimerions aborder ce travail :
"Je confesse ici que j'ai toujours soupçonné dans cette grande tâche, qui parait si importante, du "connais-toi toi même", la ruse d'une cabale de prêtres qui voulaient désorienter l'homme par des exigences impossibles à satisfaire et le détourner de l'action sur le monde extérieur vers une fausse contemplation intérieure. L'homme ne se connait lui-même que dans la mesure où il connait le monde, il ne connait le monde qu'en lui et ne se connaît que dans le monde"
Goethe
En gros l'idée derrière les propos de notre ami Goethe, notre posture ne consiste pas à cultiver notre "moi" mais notre "nous", la manière d'être ensemble.
C'est une façon efficace pour nous de dire que notre travail consiste avant tout à entrer en contact avec notre environnement immédiat, à générer du lien avec les usagers de la ville, à partager du sensible (notion empruntée à Jacques Rancière) ...

jeudi 12 novembre 2009

principe de l'OUPS

Quelques mots de présentation de nos objectifs ...

L'observatoire urbain des pratiques sociales est inité par les élèves de la 2e année de l'Ecole Supérieure des Beaux Arts du Mans et leur enseignant, Miguel Mazeri.
Comment comprendre les phénomènes urbains à petites échelles ? Comment comprendre les configurations spaciales de la ville et les rôles qu'elles jouent sur nos pratiques quotidiennes ? Comment comprendre la multiplicité des petits rituels urbains que nous pratiquons sans forcément nous en rendre compte ? Quelle autonomie avons-nous par rapport à un espace public dont la tentation conteporaine verserait vers le tout directif ? Quels effets la "mécanique" urbaine subreptciement nous impose ?

Pour tenter de répondre à ces questions, nous décidons de reprendre le chemin de l'observation de terrain, endosser la figure de l'arpenteur urbain et de faire de la ville notre atelier de travail. A mi chemin entre l'ethnographie (immersion porgressive, ethnographie contemplative puis analytique), le théâtre, la performance de rue, les arts plastiques, le politique, la citoyenneté active, nous tenterons de repérer des morceaux de choix de situations urbaines exemplaires pour les interroger et les faire travailler davantage à nos consciences.

Nos interventions auront pour but de déplacer, modifier, brouiller, tranformer, etc. plus ou moins notablement la façon dont on regarde la ville ou plutôt la façon dont on ne la regarde plus vraiment. L'idée est de renouveler l'oeil critique porté sur l'espace public de la ville.
Le sociologue Richar Sennett parle dans un ouvrage éponyme de la "conscience de l'oeil". Nous reprendrons à notre compte cette métaphore pour guider le sens de nos actions et accepeterons de nous faire déborder par nos propres actions dans la ville pour nous interroger ultérieurement ce que nous avons déclenché comme connaissance de notre milieu urbain.
Signé: le collectif OUPS, Observatoire Urbain des Pratiques Sociales