Le « monstre » ou l’hideux, est placé en marge d’une société qui glorifie l’idole, le luxueux et une unification stricte du comportement. La ville offre un défilé de ce phénomène (dans les rues commerçantes notamment) qui voit passer un va-et-vient incessant d’individus conformes aux règles du comportement social attendu. La foule, l’uniformisation fait ressortir le comportement déviant et décide de l’ignorer (le sdf, le fou qui parle tout seul etc.) ou de le contempler (spectacle de rue, enterrement de vie de garçon etc.). L’habitude les assimile à cette uniformisation, et si un comportement n’est pas habituel il devient événementiel (manifestation etc.).
Les masques servent à marquer la mise en marge par leur coté « monstre » mais servent aussi à l’anonymat car ils ne sont pas définissables, pas reconnaissables. Nous avons choisi de créer un événement dans une rue commerçante en ce plaçant de manière statique au milieu du passage (avec les masques), et devant l’entrée d’un magasin, nous ne bougeons pas ou très peu et nous ne communiquons rien, pas de paroles. A la suite de ce premier « événement » nous avons pensé à une manifestation silencieuse, anonyme et ne revendiquant rien.
oups : manifestation anonyme
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Dans cette manifestation il n’y a qu’une personne muette, portant le masque, une pancarte blanche, et pourtant ayant l’attitude d’un manifestant. La manifestation est censée se faire entendre, et doit rassembler pour appuyer une revendication. De plus, pour quelqu’un qui en serait spectateur, elle fait office de divertissement (dans le sens où elle attire l’attention), ici nous jouons avec les codes de communications, nous créons un événement, nous prenons l’attitude d’une manifestation, mais en contradiction avec les règles de l’événement rien ne se passe.
Nous sommes dans un système de spectacle, la communication par le divertissement : « Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. » Guy Debord , La société du spectacle. Les individus ont tellement intégré l’événement comme divertissant, comme outils de communications, qu’ils s’attendent à ce qu’on leurs vendent quelque chose (marchandises, services ou opinion), et nous avons repris ces systèmes mais s’en rien communiquer et ainsi perturber les habitudes des comportements face à l’événement, au spectacle.
Pour l’Observatoire Urbain des Pratiques Sociales,
Gwenaël, Martin, Cecilia, Mathieu