dimanche 27 décembre 2009

Bon t'es où?Au Mans et toi?Bah à Paris!Bon, alors, on fait comment pour le projet?
















Quelque chose nous relie. Le projet. Mais nous ne sommes pas au même endroit lorsque l'on veut commencer le projet. Deux lieux différents qui deviendrons l'élément moteur de nos actions.
Se rejoindre par la suite et tout relier pour enfin se rapprocher.

Deux espaces différents sont réunis sur une même image; elles sont 'accolées' entres elles.
La mise en scène permet une certaine logique quant à l'action entre les deux sujets qui semble être photographié au même moment. Néanmoins l'arrière plan nous démontre que cette action est improbable car elle comporte deux prises deux vues bien distinctes. Il y a clairement une mise en scène car l'action est jouée dans un espace/temps différent.

En faisant abstraction de la distance ou en la réduisant à quelques mètres et en mimant des gestes du type « je t'écoute-je t'entend » ou « l'un tire sur la corde -l'autre se fait emporté » on fait appel à l'humour. La corde aussi bien que le lien sonore expriment de manière poétique l'éloignement qui tente à tout prix un rapprochement.

La région parisienne résonnant en nous deux comme un port d'attache auquel nous revenons assez souvent, on se retrouve dans une situation de« voyageur » entre Le Mans et Paris; et c'est à ce titre que nous avons pu remarquer la différence entre ces deux villes.
Le rapprochement de deux photos différentes, de deux environnement différents( différence de population, de densité, de circulation) nous renseigne sur les caractéristiques que comporte ces deux villes que sont Le Mans et Paris.

Explorer la question de la distance nous amène à réfléchir aux moyens de transports. Nous nous sommes intéressés à deux types de transports: le TER (qui relie Le Mans à Paris) et les escalators que nous commençons à emprunter dès notre arrivé en gare de Montparnasse à Paris (ce dont on quasiment pas l'habitude au Mans).












On pourrait d’abord considérer un escalator en tant que transport en commun de la même façon que le métro qu’un train ou un bus, par le fait qu’il s’agit d’un dispositif adapté à l'accueil et au transport simultané de plusieurs personnes. Mais aussi par le fait qu’il confronte ses utilisateurs aux mêmes problèmes de répartition d’espace personnel et aux règles inconsciemment imposées.


Dès qu’il commence a y avoir assez de monde pour violer cet espace.
Mais à la différence des autres installations l’escalator ne possède pas de porte ou barrière créant une coupure avec le reste de l’environnement urbain et est en relation directe avec celui-ci, dans sa continuité, ce qui en fait également un lieu de passage.Cela impose d’adapter directement sa conduite en conséquence. Si dans les autres transports nous adoptons une conduite plutôt passive à l’égard d’autrui, cherchant à fuir leur espace personnel et de rejoindre le notre en oubliant le plus possible ce qui y est indésirable, ici il faut garder un état d’alerte afin d’éviter d’éventuelle collisions avec les autre utilisateur, que nous soyons actif ( se déplaçant dans l’escalator) ou passif (en y restant immobile).


Un certain nombre de règles se sont alors établies de façon à ce que les deux états puissent cohabiter. La principale et certainement la plus pratique et évidente consiste à séparer l’espace en deux parties : à droite pour les personnes passives et à gauche pour les actives.
Les autres servant globalement à protéger sa personne et faciliter le passage ( Les bagages encombrant toujours devant ou derrière soi, toujours prévoir une marche de secours ou se replier lorsque l’on est en groupe et que l’on discute cote à cote ou que l’on veut simplement être à l’aise etc..).


Ici, nous interrogeons cet équilibre en le déstabilisant, prenant complètement à revers son mouvement et du coup sa logique. Cette interrogation a directement reçus plusieurs réponses sous la forme d’insulte, de riposte, et de grommèlement. Mais aussi sous forme de formules de politesses en laissant libre le passage ou alors tout simplement d’incompréhension ou d’hébètement.


En expérimentant la photographie aussi bien que la vidéo, nous avons pu constater que ses deux méthodes ne servaient pas à dire ou à démontrer les choses d'une seule et même manière. En effet, la vidéo nous a permit d'aborder la performance en faisant intervenir la réaction d'Autrui, comportant ainsi sont lot d'imprévisibilité; alors que la photographie regroupe un certain nombre de choix préétablis pour un résultat final.

Projet d'Anaïs Ciaran et Quentin Aubé

avec l'aimable participation de Benjamin Feyfant.

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